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Fonctionnement de la chaudière à condensation collective
Le principe de la chaudière à condensation est de la récupération de la chaleur latente par liquéfaction de la vapeur d’eau contenue dans les produits de combustion.
Etape 1 : le circuit d’eau est réchauffé par le brûleur gaz naturel. La combustion émet des produits contenant de la vapeur d’eau à haute température.
Etape 2 : l’eau chaude produite est distribuée aux émetteurs de chauffage (radiateurs par exemple) via le circuit de chauffage.
Etape 3 : les produits de combustion se refroidissent au contact du retour du circuit de chauffage qui revient dans le condenseur. Au cours de ce processus, toute ou partie de la vapeur d’eau contenue dans les produits se liquéfie, les produits sont refroidis et l’eau réchauffée.
Etape 4 : les condensats acides résultant de la condensation des produits sont évacués vers le réseau d’eaux usées.
En récupérant cette chaleur latente, les chaudières à condensation bénéficient d’un surplus d’énergie et consomment donc moins d’énergie que des chaudières traditionnelles.
La directive européenne sur l’efficacité énergétique (règlement européen 813/2013), soit l’ERP (Energy Related Product), impose des rendements minimaux pour toutes les chaudières gaz de puissance de plus de 70 kW et inférieure à 400 kW, vendues depuis le 26 septembre 2015 :
- 95,5 % PCI à pleine charge ou 86 % PCS
- 104,4 % PCI à 30 % de charge ou 94 % PCS
Concrètement, cela revient à imposer la condensation pour les chaudières de plus de 70 kW.
Dimensionnement de la chaudière à condensation collective
Monotone de puissance
Afin de réaliser un dimensionnement optimal, le profil des besoins thermiques (soit la monotone de puissance) doit être connu. Définir la monotone de puissance, qui représente le nombre d’heures durant lesquelles la puissance thermique est appelée au cours de l’année, permet de :
- Confirmer et optimiser le calcul des déperditions de chauffage
- Identifier la pointe de production d’ECS
- Identifier les taux de charge partielle dans le cas de plusieurs chaudières montées en série hydraulique
Ci-dessous un exemple de monotone de puissance :
Dans cet exemple, les puissances appelées sont inférieures à 50 % de la puissance max (flèche rouge) pendant 70 % du temps (1 – (2500/8000)).
Pour obtenir ce tracé, plusieurs options sont possibles :
- Estimer la monotone à partir des déperditions thermiques globales du bâtiment (à la température extérieure de base) et d’un fichier météo (températures extérieures) du site considéré
- Utiliser un logiciel de simulation thermique dynamique (STD) caractérisant l’installation
- Réaliser des mesures sur site des besoins de chaleur sur plusieurs semaines voire sur une saison de chauffe complète (méthode uniquement possible dans le cas de bâtiments existants).
L’analyse de cette monotone montre bien souvent que les chaufferies des bâtiments fonctionnent généralement pendant 80% du temps à moins de 30% de charge. C’est pourquoi il est vivement recommandé de mettre en place plusieurs chaudières en cascade plutôt qu’une seule chaudière de forte puissance.
Gestion de la cascade des chaudières
Il existe plusieurs façons de gérer la cascade des chaudières :
Dans une cascade hiérarchique (ou avec priorité), la première chaudière fonctionne jusqu’à atteindre 100 % de charge utile avant que la chaudière suivante se mette en marche.
Dans une cascade en parallèle, les chaudières fonctionnent simultanément à la même charge le plus tôt et le plus souvent possible.
La cascade hiérarchique est souvent utilisée en présence de chaudières basse température ou d’un duo chaudière basse température et chaudière à condensation. En présence de chaudières à condensation uniquement, il faut privilégier la cascade parallèle pour utiliser la surface d’échange totale disponible des 2 chaudières le plus tôt et le plus souvent possible. C’est comme si l’on était en présence d’une seule chaudière deux fois plus puissante et ayant une surface d’échange double. Cela permet de travailler au plus bas taux de charge sur les deux chaudières, et de ce fait de gagner jusqu’à plus de 6 % de rendement par rapport à une cascade hiérarchique.
Dimensionnement en ECS
La puissance nécessaire pour la production d’ECS est calculée à partir des éléments suivants :
- le volume journalier
- le volume et la durée de la pointe pluri-horaire
- le volume dix minutes
Ces besoins peuvent être estimés soit par des méthodes de dimensionnement, soit calculés par simulation thermique dynamique ou encore mesurés sur site.
Dès lors, il est possible de déterminer le système de production d’ECS :
- production accumulée
- production semi-accumulée
- production semi-instantanée ou instantanée
Point de vigilance sur la surpuissance des chaudières
Les chaufferies collectives sont souvent dimensionnées avec des facteurs de surpuissance. Ils sont entre autres liés aux facteurs de relance définis par la norme EN 12831, au cumul des puissances chauffage et ECS, et à la sécurité de puissance minimum à garantir en cas de panne d’un des générateurs.
Une surpuissance pourrait laisser croire que la chaudière va travailler à des taux de charge plus faibles bénéfiques à la performance, mais il en est tout autre. Chaque chaudière dispose en effet d’un seuil minimum de modulation en dessous duquel la chaudière fonctionne en cycle marche arrêt. Ces cycles vont donc entraîner une usure prématurée du brûleur, une augmentation des pertes par pré-ventilation et des pics de polluant (monoxyde de carbone CO).
Avec une très faible surpuissance (de l’ordre de 10% seulement), le brûleur cycle 25% de la saison de chauffe. En considérant 66% de surpuissance, le brûleur cycle 50% des jours de chauffe.
Mise en œuvre de la chaudière à condensation collective
Plusieurs configurations de chaudières peuvent se présenter selon les spécificités d’un projet (réseau de chauffage haute et/ou basse température, production d’ECS…). Il n’y a pas de solution unique, l’essentiel est de choisir un schéma hydraulique qui permette à la chaudière de condenser le plus souvent possible. Il existe ainsi 3 types de chaudières :
2 piquages
Adapté en présence d’un seul type d’émetteur (un seul retour et un seul départ de chauffe).
La configuration en 2 piquages est le choix le plus adapté pour des circuits à lois d’eau identiques. Cette chaudière dispose d’un foyer condenseur avec un départ et un retour. Avec ce matériel, il faut une température moyenne la plus basse possible pour obtenir des meilleurs rendements. L’installation hydraulique est ainsi simplifiée au maximum.
3 piquages
Adapté en présence de deux types d’émetteurs à loi d’eau différente (radiateur et ECS ou radiateur et plancher chauffant BT par exemple). La chaudière dispose d’un seul départ de chauffe et de deux retours : un à basse température et un à haute température.
La configuration en 3 piquages fonctionne comme une configuration 2 piquages sauf que les retours haute et basse température sont dissociés : le retour basse température arrive en bas de l’échangeur (retour 1) et le retour haute température arrive en position médiane (retour 2), ce qui permet d’optimiser la performance.
Le circuit raccordé au condenseur doit être le plus demandeur (celui qui fonctionne le plus longtemps avec un débit suffisant) pour bien irriguer le condenseur et si possible disposer d’une température de retour la plus basse. Cette exigence peut parfois être contradictoire. Par exemple, dans le cas d’une chaudière qui alimente deux réseaux, un dans la partie Nord et un dans la partie Sud d’un bâtiment, il est recommandé de connecter le circuit Nord au condenseur car il va fonctionner plus que le circuit Sud qui pourtant génère un retour à plus basse température.
La puissance du circuit raccordé au condenseur doit être à minima égale à la puissance de récupération de ce dernier, soit environ 15 % de la puissance chaudière.
4 piquages
Cette configuration est particulièrement adaptée aux installations composées de circuits régulés (en fonction de la température extérieure), et en présence de circuits non régulés, soit un départ constant à haute température comme par exemple des sous-stations. C’est dans ce cas de figure que l’on peut constater les plus grands écarts de rendements avec les configurations 3 et surtout 2 piquages.
La chaudière dispose de 2 départs chauffage (un départ de l’échangeur et un départ du condenseur) et de 2 retours (un retour à l’échangeur et un retour au condenseur) et peut se présenter sous deux formes :
- Une chaudière avec un récupérateur à condensation indépendant placé en série sur la sortie des produits de combustion.
- Une chaudière qui intègre directement le condenseur sous son habitacle : dans ce cas, la chaudière dispose de 2 départs (au niveau de l’échangeur principal et à celui du condenseur) et 2 retours (au niveau de l’échangeur principal et à celui du condenseur).
La configuration 4 piquages peut aussi se justifier en présence de circuits régulés à lois d’eau différentes. Dans ce cas de figure, plus l’écart entre les lois d’eau est important (par exemple radiateurs 80 °C/60 °C et PCBT 40 °C /30 °C), plus le gain de rendement l’est aussi. Ceci s’explique par le fait que le condenseur est alimenté par le circuit le plus favorable à la condensation, soit avec la température la plus froide et un débit maximal. Tout ce qui n’est pas récupéré par l’échangeur principal, l’est par le condenseur.
Une bonne conception avec une chaudière 4 piquages, repose sur le respect des règles hydrauliques suivantes :
- Ne raccorder qu’un seul circuit au condenseur et le choisir de la façon suivante :
- sélectionner le circuit le plus demandeur (privilégier un circuit nord à un sud)
- s’assurer que son régime de température est le plus bas possible
- s’assurer également que sa puissance correspond au minimum à la puissance de récupération du condenseur de la chaudière (minimum 15 %)
- Prévoir un débit minimal dans le condenseur pour éviter toute ébullition ce qui entraînerait sa dégradation (à moins qu’il ne soit conçu pour éviter le point d’ébullition sans même être irrigué pendant la phase estivale lorsque la chaudière assure les besoins d’eau chaude sanitaire par exemple). Pour ce faire, une solution consiste à placer un jeu de vannes trois voies été/hiver qui ira chercher l’eau du primaire pour l’irriguer.
Choisir une configuration 2, 3 ou 4 piquages reviendrait donc à déplacer le condenseur (bleu) sur le schéma hydraulique ci-dessous.
A noter que sur ces trois schémas, l’échangeur principal de la chaudière est noté EP (couleur rouge), le condenseur de la chaudière est noté Cd (couleur bleu).
Synthèses
Suivant le mode de production d’eau chaude sanitaire, et du fonctionnement permanent ou non des pompes des échangeurs, la production d’ECS peut elle aussi être un départ haute température constante pour la chaudière.
Le tableau ci-dessous doit donc être enrichi d’une colonne pour la production de l’ECS :
Type de production ECS\\Type de circuit de chauffage |
Circuits de chauffage régulés |
Circuits de chauffage régulés |
Circuits de chauffage comportant au moins un circuit a temperature de depart constante |
---|---|---|---|
Sans ECS |
2 piquages |
2 < 3 < 4 piquages |
3 < 4 piquages |
ECS instantanée |
A éviter pour assurer la longévité d'une chaudière à condensation |
||
Préparateur ECS avec échangeur intégré |
2 < 3 < 4 piquages |
2 < 3 < 4 piquages |
3 < 4 piquages |
ECS avec échangeur à plaques avec stockage primaire ou secondaire (fonctionnement des pompes en continu) |
3 < 4 piquages |
3 < 4 piquages |
3 < 4 piquages |
ECS avec échangeur à plaques avec stockage primaire ou secondaire (marche/arrêt des pompes) |
2 < 3 < 4 piquages ou 2 piquages avec la régulation de la température de retour |
2 < 3 < 4 piquages ou 2 piquages avec la régulation de la température de retour |
3 < 4 piquages |
Voir la schémathèque hydraulique pour plus de précisions sur les différentes configurations de chaudières adaptées aux usages chauffage et ECS.
Implantation de la chaufferie collective en logements et Etablissement Recevant du Public
Suivant le type de bâtiment, les nouvelles chaufferies sont soumises, en partie ou en totalité, aux principaux textes réglementaires suivants (liste non exhaustive) :
|
Habitation |
Tertiaire |
|
---|---|---|---|
Bureaux |
ERP |
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Arrêté du 23 juin 1978 |
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Arrêté du 23 février 2018 modifié |
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Règlements ERP ( arrêté du 25 juin 1980 modifié et arrêté du 22 juin 1990) |
|
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Règlements IGH ( arrêté du 30 décembre 2011) |
Si immeuble de grande hauteur |
||
Arrêté du 3 août 2018 modifié |
Si P > 1000kW |
||
Code du travail |
|
|
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Chaufferie d'une puissance calorifique inférieure ou égale à 2000 kW:
|
Concerne |
Observations |
---|---|---|
Arrêté du 23 juin 1978 |
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L'article 13 renvoie à l'arrêté du 2 août 1977 modifié pour l'alimentation en gaz |
Arrêté du 23 février 2018 modifié |
|
Guide 1 à 5 |
Règlement ERP de 1ère à 4ème catégorie (arrêté du 25 juin 1980 modifié) |
|
L'article CH5 renvoie à l'arrêté du 23 juin 1978.Les articles GZ 1 à GZ 30 traitent des règles de mise en oeuvre des installations de gaz. |
Règlement ERP de 5ème catégorie (arrêté du 22 juin 1990 modifié) |
|
L'article PE10 B §1 renvoie à l'arrêté du 2 août 1977 modifié pout la réalisation des installations. |
Règlement IGH (arrêté du 30 décembre 2011) |
|
Articles GH 36 et GH 37 |
Code du travail , article R235-4-9 |
|
L'article renvoie, s'il y a lieu, aux règles propres aux bâtiments d'habitation, de bureaux ou recevant du public. |
Règles d’implantation d’une chaufferie de moins de 5 000 kW :
Implantation de la chaufferie |
Puissance chaufferie |
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---|---|---|
Pu ≤ 1000 kW |
Pu totale installée > 1 000kW et ≤ 5 000 kW |
|
En terrasse |
OUI si distance horizontale de 10 m au moins par rapport aux locaux voisins (logements, bureaux, ERP) |
OUI si
|
Au dernier niveau |
OUI |
OUI si
|
Etage courant/ Rez-de-chaussée/ Sous-sol |
OUI |
NON |
A l'extérieur du bâtiment |
OUI éloignement de plus ou moins 10 m par rapport aux locaux voisins(*) |
OUI éloignement de plus ou moins 10 m par rapport aux locaux voisins(*) |
(*) Les murs et la couverture de la chaufferie située en dehors du bâtiment (habitation, bureaux, ERP ou d'une zone accessible au public) doivent être :
- pour les parties distantes de moins de 10 mètres, construits en matériaux MO et de degré coupe feu 2h au moins
- pour les parties distantes de plus de 10 mètres, construits en matériaux MO.
EVAPDC
Un conduit d’évacuation des produits de combustion doit satisfaire à 4 exigences : assurer un tirage suffisant, être étanche aux gaz et fumées, posséder une grande stabilité mécanique, quelle que soit sa hauteur, et être résistant à la corrosion.
Maintenance
Indication tarifaire de la chaudière à condensation collective
Le prix fourni/posé d’une installation de chaudière(s) à condensation collective(s) est estimé à environ 100 € / kW (hors distribution).