Carte d'identité
- Date des travaux :
- Début du chantier décembre 2020
- Localité :
- Odos et Aureilhan
- Type de bâtiment :
- 2 lotissements de 8 et 14 pavillons
- Maître d'ouvrage :
- Promologis
- Architecte :
- Agence Peretto & Peretto - Agence Defol Mousseigne
- Bureau d'études thermiques :
- Setes
- Solution retenue :
- PAC hybrides
Rayonnant sur l’ensemble de la région Occitanie, le bailleur social Promologis crée chaque année entre 1 000 et 1 200 logements, tant en maison individuelle qu’en logement collectif. Depuis l’entrée en vigueur de la RT2012, ce bailleur de logements abordables et durables a réfléchi à la meilleure façon de satisfaire à l’obligation de production d’énergie à partir de ressources renouvelables dans ses programmes d’habitat individuel (le collectif étant exempté de cette obligation). Pour ce faire, plusieurs options techniques ont été considérées, et notamment le solaire photovoltaïque. Une solution écartée dès lors que les règles de construction régies par les architectes des bâtiments de France (ABF) l’interdisent, comme c’est le cas à Tarbes et dans sa périphérie. « Dans ces zones “ABF“ des Pyrénées, la mise en œuvre de toitures en ardoise est de rigueur. Il n’est donc pas envisageable d’installer des panneaux photovoltaïques en toiture, explique Frédéric Solaini, responsable d’opérations au sein de l’agence Pyrénées Bigorre de Promologis. Par ailleurs, nous avons constaté que la population est habituée à l’énergie gaz dans la région, notamment parce que les hivers y sont plus rudes. De plus, le gaz reste une énergie plus compétitive que l’électricité. »
PAC HYBRIDES INDIVIDUELLES : UNE SOLUTION ÉPROUVÉE DEPUIS DIX ANS
Voilà près de dix ans que Promologis a adopté les PAC hybrides en logement individuel. « En collectif, un système de chauffage central classique avec chaudière au sol reste pertinent », précise Frédéric Solaini. Deux nouveaux lotissements sortis de terre en 2022 ont ainsi bénéficié de systèmes de chauffage hybrides : l’un à Odos, en périmètre ABF au sud de Tarbes, comprend 8 pavillons; l’autre à Aureilhan, commune limitrophe à l’est de Tarbes, se compose de 14 pavillons. Le mode constructif employé pour ces deux programmes est sensiblement le même : les pavillons sont de plain-pied sur vide sanitaire, les parois sont constituées de briques monomur et sont pourvues d’une isolation thermique par l’intérieur. Les seules différences notables entre les deux lotissements sont liées aux obligations du périmètre classé. Elles concernent la toiture – ardoise pour Odos, tuiles canal pour Aureilhan – et les menuiseries – double-vitrage aluminium à Odos, PVC à Aureilhan. La superficie des pavillons étant sensiblement identique (seulement une dizaine de m 2 de différence entre un logement T3 et un T4), les mêmes modèles de PAC hybrides (Hysae Hybrid d’Atlantic) ont été mis en œuvre dans tous les pavillons : « Cela fait des années que Promologis installe ce type d’équipement, rappelle Luc Girardin, gérant de l’entreprise Bajon Andres. Le dimensionnement des générateurs ayant été effectué par Promologis, avec l’aide de son BE, notre rôle a consisté à réaliser nos études d’exécution. »
COMPLÉMENTARITÉ POUR LE CHAUFFAGE ET L’ECS
Ces générateurs hybrides se décomposent en deux parties : une chaudière murale à condensation de 28 kW double service, associée à une unité extérieure de pompe à chaleur (PAC) air-eau de 3 kW. Pour rappel, le principe général de cette solution est de tirer le meilleur parti des deux générateurs en les faisant fonctionner à leur optimum. Pour le chauffage, la PAC fonctionne en base en demi-saison et la chaudière prend le relais pour les périodes les plus fraîches. Pour l’ECS, la PAC assure une préparation jusqu’à environ 40 °C en micro-accumulation et la chaudière fournit le complément d’énergie nécessaire à la production d’ECS à 60 °C. La régulation intégrée au système hybride et asservie à la sonde de température gère le basculement entre PAC et chaudière. De par sa nature hybride, ce type de générateur requiert à la fois des compétences de plombier-chauffagiste et de frigoriste. En effet, la liaison frigorifique reliant l’unité extérieure de la PAC au module chaudière intérieur doit être réalisée par un professionnel titulaire d’une attestation de capacité à la manipulation des fluides frigorigènes(1). Cette condition est remplie par l’entreprise Bajon Andres qui, parmi ses 80 salariés, compte une dizaine de techniciens titulaires de cette attestation et donc aptes à réaliser ces installations. « Nous avons désormais une longue expérience dans la mise en œuvre de ce type de générateur hybride », assure Luc Girardin.
(1) Aujourd’hui, les PAC hybrides respectant la RE2020 sont en liaison hydraulique, il n’y a donc plus de liaison frigorifique entre le module intérieur et l’unité extérieure, ce qui facilite les travaux d’installation (le fluide frigorigène est situé dans l’unité extérieure).
Au détour d’une intervention de maintenance, la société Bajon Andres a dressé un décompte des consommations de l’une des maisons d’Aureilhan. Sur l’année 2022, la consommation totale d’énergie de ce foyer s’élève ainsi à 5282 kWh, se répartissant en 3178 kWh de gaz (chauffage, ECS et plaques de cuisson), pour 2104 kWh d’électricité (PAC, électricité spécifique, auxiliaires, éclairage). À titre indicatif, la consommation de gaz mesurée entre avril et décembre 2021 sur cette même maison s’était élevée à 2007 kWh. Afin de mettre ces mesures en perspective, l’entreprise s’est prêtée au jeu des estimations. Elle a ainsi évalué les consommations de gaz d’un foyer de trois personnes vivant dans un logement de 2021 d’environ 70 m2 équipé d’une PAC hybride à plus ou moins 7650 kWh (pour le chauffage et l’ECS).
RÉACTIVITÉ DU CHAUFFAGE ET DE L’ECS
« Sur ce type d’opération, la seule vraie difficulté réside dans le choix de l’implantation des unités extérieures, estime Thomas Sanchez, PDG du bureau d’études Setes. C’est un choix visuel à assumer. » Sur Aureilhan comme sur Odos, les maisons sont en enfilade et disposent toutes d’une palissade côté jardin. Dès lors, les unités extérieures ont pu être installées dans le jardin, généralement à proximité du garage. La chaudière y étant installée, la liaison frigorifique est ainsi aussi courte que possible. En l’absence de vis-à-vis et à l’abri derrière les palissades, les unités extérieures ne sont pas visibles depuis l’extérieur. Le traitement acoustique a été soigné, puisque, comme de rigueur, elles ont été posées sur des plots en mousse, limitant ainsi la transmission des vibrations à la dalle béton sous-jacente.
À l’intérieur des logements, les locataires disposent d’une centrale d’ambiance déportée dans le séjour, leur permettant de régler leur thermostat. « Nous conseillons aux locataires de conserver une température autour des 19 °C mais, s’ils le souhaitent, ils peuvent monter jusqu’à 22 °C », indique Frédéric Solaini. L’émission de chaleur passe par des radiateurs en aluminium – plus réactifs que des radiateurs en acier – dotés de robinets thermostatiques. À en croire le maître d’ouvrage, la facilité d’utilisation de cette centrale d’ambiance est l’un des motifs de satisfaction dont les locataires se sont fait l’écho, de même que la réactivité dans la fourniture d’eau chaude sanitaire. Car, outre le débit nominal de la chaudière (16 l/mn), les réseaux de distribution ont été optimisés en ce sens en phase de conception.
En cas de panne, l’entreprise Bajon Andres, installateur partenaire du fournisseur de la solution de chauffage, est en mesure d’intervenir en première intention. Elle dispose à cet effet d’un stock utile de pièces détachées. Selon les suites à donner, l’entreprise peut demander des pièces supplémentaires via la ligne d’assistance du fabricant, ou passer le relais à l’entreprise chargée par Promologis de l’exploitation et de la maintenance.
- Chaque logement est équipé d’un système de chauffage hybride composé d’une unité extérieure de PAC air-eau et d’une chaudière murale gaz à condensation modulante.
- Pour la production de chauffage, le fonctionnement de la PAC est privilégié lorsque les conditions climatiques lui permettent de fonctionner à haut rendement, la chaudière faisant l’appoint pour les températures les plus froides.
- La PAC assure la préparation d’ECS à environ 40 °C, la chaudière portant cette température à 60 °C. La production d’ECS se fait en micro-accumulation.
Frédéric Solaini
Promologis
Boris Dutertre
direction clients territoires Sud-Ouest, GRDF