Carte d'identité
Contexte
En avril 2016, plus d’un an après l’incendie qui a ravagé ses locaux et son outil de production, la blanchisserie industrielle Mon Blanc s’installe de nouveau à Brienon-sur-Armançon. Située dans la zone d’activité du Boutoir, l’entreprise dirigée par Mathieu Cano comprend dix salariés et traite 4 à 5 tonnes de linge par jour. La blanchisserie fonctionne 330 jours par an afin d’assurer un service en continu pour sa clientèle. Cette dernière est majoritairement constituée par les pressings, hôtels, restaurants, collectivités et centres de vacances de la région.
A la suite de l’incendie de son site historique en janvier 2015, la blanchisserie avait déménagé en urgence afin de maintenir son activité. GRDF était d’ailleurs intervenu pour un raccordement de 100 m3/h sur réseau acier en moins d’un mois seulement. A l’occasion du retour sur son site historique de 600 m2 entièrement reconstruit, le directeur de la blanchisserie a souhaité investir dans de nouveaux équipements pour son process industriel.
Les dépenses énergétiques représentent une grande part des dépenses pour une blanchisserie. Ainsi, disposer d’équipements faiblement consommateurs d’énergie constitue un enjeu majeur pour la performance économique de l’entreprise. De plus, l’approvisionnement en énergie pour le processus industriel doit être fiable et à un prix attractif.
Solution retenue : chaudière vapeur et équipements de séchage au gaz naturel
Le directeur de la blanchisserie a opté pour un système d'organisation et d'exploitation permettant de cloisonner les différentes activités avec un système de marche en avant. Les équipements disposés le long du processus combinent les deux modes d’utilisation du gaz naturel : chaudière et équipements à « gaz direct ».
Une vapeur délivrée par une chaudière gaz pour le processus de lavage
Les besoins en vapeur destinées au lavage et au repassage sont entièrement couverts par une chaudière vapeur au gaz naturel d’une puissance de 386 kW. Cette chaudière résulte de la conversion d’une ancienne chaudière haute pression en chaudière basse pression.
Dans un souci d’économie, le directeur de l’usine a décidé de reprendre une ancienne chaudière haute pression et de la convertir en chaudière basse pression. La chaudière produit ainsi de la vapeur à 0,5 bar, contre 12 bar pour les chaudières vapeurs traditionnelles. L’avantage de la faible pression est que le directeur de la blanchisserie s’abstient de contrôles de conformité stricts associés à la sécurité de l’installation. En effet, un processus vapeur sous haute pression est bien plus dangereux en cas de disfonctionnement.
Horizontale et de forme cylindrique, la chaudière vapeur est à tubes de fumées. A la sortie du brûleur, les fumées circulent dans un tube foyer ondulé, puis des tubes noyés, afin de valoriser au maximum la chaleur de combustion. L’utilisation du gaz naturel comme combustible réduit considérablement les opérations de ramonage et de nettoyage des tubes par rapport aux combustibles liquides plus salissants. Les chaudières vapeur au gaz naturel à tubes de fumées sont économiques et robustes, et permettent ainsi d’obtenir de bons résultats en termes de sécurité et de durabilité.
A une température comprise entre 90 et 100 °C, la vapeur issue de la chaudière gaz est directement injectée dans l’eau du circuit de lavage, dont la température s’élève alors à 40 - 60°C. Le tunnel de lavage, alimenté en eau chaude via la chaudière, traite de manière automatisée l’ensemble du linge à blanchir :
- Le linge est déposé manuellement sur un tapis compartimenté.
- La balance mesure le poids de linge en entrée.
- L’automate programmable définit la quantité de vapeur, de détergent, et le temps du programme, optimisant ainsi la durée et les besoins en consommables.
Le tunnel est composé de trois tambours successifs, le premier pour le lavage, puis deux relatifs au rinçage du linge. En outre, le recyclage partiel de l’eau récoltée lors du rinçage pour le lavage améliore le bilan environnemental de l’installation.
Des équipements de séchage et de repassage au « gaz direct »
A l’issue du rinçage, le linge est repris puis transmis aux équipements situés en aval du process. Ces équipements au gaz « direct » portent le besoin total de raccordement en gaz naturel à 1386 kW, soit 125 m3/h :
- 1 séchoir à tunnel de 200 kW, capacité de 60 kg
- 2 séchoirs à tambour à brûleur gaz d’une puissance de 80 kW chacun, ouverture latérale
- 1 train de repassage, ou sécheuse repasseuse avec cuvette chauffante, avec 2 brûleurs gaz, pour une puissance de 440 kW
- 1 extension éventuelle à prévoir du séchoir à tunnel de 200 kW, vers 2017-2018
Le séchoir à tunnel constitue la première étape en aval du lavage/rinçage. Ensuite, le linge est séparé pour être traité à différents postes selon les caractéristiques des textiles traités. En effet, les draps rejoignent la sécheuse repasseuse à cylindre chauffant ; alors que les plus petites pièces plus fragiles rejoignent les deux séchoirs à ouverture latérale.
De plus forte productivité, et adaptée aux productions industrielles, la sécheuse-repasseuse avec cuvette chauffante comporte un fluide caloporteur. Ce fluide thermique est réchauffé par les fumées de combustion, et circule entre les deux parois de la cuvette, pour diffuser la chaleur.
Ces équipements disposent de leurs propres brûleurs (« gaz direct »), afin de limiter les pertes de chaleur avec d’éventuels circuits thermiques. De plus, une solution au « gaz direct » permet de s’abstenir de la gestion des condensats. Les brûleurs sont installés sur des rampes ou sont à veine d’air, afin d’utiliser au maximum la chaleur de combustion pour le séchage notamment. En outre, l’utilisation du gaz pour ces équipements permet de ne pas transmettre d’odeur de combustion au textile, contrairement à des combustibles liquides plus odorant.
Un confort et une consommation en chauffage optimisés
Le bâtiment respecte la réglementation thermique 2012 sur la partie bureau de l’installation industrielle. Cette réglementation impose de réduire la consommation en énergie primaire pour les besoins de chauffage notamment. L’isolation du bâti a donc été soignée grâce aux éléments suivants :
- Un bardage double peau avec isolation laine de verre renforce la performance thermique des murs extérieurs.
- La toiture est également isolée par un bardage double peau avec isolation laine de verre
- Le plancher au sol est composé d’une dalle de béton isolée par du polystyrène.
- Le double vitrage PVC 4/18/4 renforce l’étanchéité et la résistance thermique des surfaces vitrées.
En hiver, l’enceinte même de la blanchisserie est uniquement chauffée à partir des équipements du processus, dont notamment les séchoirs qui dégagent une chaleur conséquente. En été, une ventilation naturelle permise par une conception raisonnée du site permet d’évacuer la chaleur produite par les installations. Le confort est donc garanti donc l’année pour les 10 salariés.
Equipements installés
- Tunnel de lavage : marque : Jensen ; gamme : Senking CompactLine (CL)
- Séchoir à tunnel : marque : Jensen ; gamme : DT 60-240
- Séchoir à tambour : marque : Jensen ; gamme : JTD
- Sécheuse repasseuse : marque : Jensen ; modèle : Jenroll EXPG
Bilan
1,1 kWh de gaz consommé par kilo de linge blanchi
La blanchisserie ayant repris son activité au mois d’avril 2016, il n’est pas encore possible d’indiquer la consommation réelle sur une année complète. Toutefois, les données de production de linge et de consommation en gaz du mois de juillet ont permis d’évaluer la performance de la nouvelle installation au gaz. Avec un rythme de production de 4,5 t par jour ouvré sur le mois juillet 2016, et avec une consommation mensuelle de 99 894 kWh de gaz, la consommation en gaz atteint donc 1,11 kWh par kilo de linge traité.
En prenant l’hypothèse d’une consommation en électricité de 0,5 kWh/kg (moyenne représentative fournie par l’ADEME), la consommation énergétique de la blanchisserie s’élève donc 1,61 kWh/kg de linge. Cette moyenne est environ 40 % inférieure à la moyenne des consommations d’énergie constatée pour 70 blanchisseries fonctionnant à la vapeur centralisée, à savoir 2,9 kWh/kg linge, d’après une étude fournie par l’ADEME sur le gaz direct en blanchisserie industrielle.
Considérant le rythme de l’activité, la blanchisserie consomme désormais environ 1,1 GWh de gaz naturel par an.
Un bilan énergétique très favorable à l’activité
La consommation en énergie du site se limite essentiellement à la consommation en gaz pour le processus industriel. La mise en place d’équipements performants permet ainsi de limiter la facture énergétique pour le directeur de la blanchisserie. La facture en gaz représente désormais environ 5 000 € par mois.
De plus, la faible utilisation en ressources permet de vendre un service respectueux de l’environnement, et d’ainsi renforcer la confiance de nos clients envers notre engagement.