Eric HERNANDEZ
Vice-président du Synasav
EFFORT DE SIMPLIFICATION
Un effort de simplification du texte a aussi été réalisé. Certains paragraphes ont été regroupés pour gagner en lisibilité. La norme regroupe les contrôles obligatoires pour l'entretien de la chaudière en tête de texte.
« Les prestations ont été mises à jour. Par exemple, la norme de 2007 n'évoquait que le nettoyage de la veilleuse. La version 2025 intègre les nouvelles générations de chaudières, sans veilleuse mais équipées d'électrodes d'allumage et de sondes d'ionisation. Jusqu'à-là, la mesure du monoxyde de carbone (CO) ambiant était réservée aux chaudières de type B (tirage naturel). Elle a été étendue à toutes les chaudières, dont celles de type C (chaudières étanches et à condensation) », complète Eric Hernandez.
Passé ce tronc commun consacré à l'entretien de la chaudière seule, la norme détaille les contrôles complémentaires dans le cas où la chaudière est raccordée à un conduit concentrique collectif (3CEp) ou hybride avec une PAC. Sont également prévus des contrôles complémentaires si la chaudière est raccordée à un conduit collectif autre que le 3CEp. « La norme anticipe ainsi de possibles évolutions de matériels, en prévoyant le cas de nombreux conduits qui n'entreraient pas dans le cadre du 3CEp ou de la VMC gaz », précise Eric Hernandez.
POINTS DE CONTRÔLE DES CHAUDIÈRES RACCORDÉES À UN 3CEP
« Pour les points de contrôle de la chaudière 3CEp, nous nous sommes référés au livre blanc 3CEp. Nous avons simplement intégré les prestations du livre dans la nouvelle version de la norme », poursuit Eric Hernandez. Trois vérifications sont prévues :
- présence du clapet antiretour et de son fonctionnement dans le cas d'un clapet placé dans le conduit de raccordement via les prises d'analyse de combustion de la chaudière ;
- flux de CO dans le conduit d'amenée d'air frais du conduit de raccordement via les prises d'analyse de combustion de la chaudière ;
- présence de la plaque signalétique dans le logement, à côté du conduit de raccordement.
« La vérification du taux de CO est certainement le point le plus important. On s'assure ainsi que le conduit de raccordement concentrique est étanche et qu'il n'y a pas d'intercommunication entre le conduit d'évacuation des fumées et le conduit d'amenée d'air frais. Un joint peut devenir défectueux et se dégrader progressivement, créant une fissure intercommunication. On peut déceler cette anomalie et agir tout de suite pour la corriger, avant qu'elle ne s'aggrave et devienne dangereuse pour les occupants », explique Eric Hernandez.
Rappelons que la norme ne concerne que les prestations d'entretien dans le logement où est installée la chaudière. L'entretien du conduit 3CEp (nettoyage du siphon, vérification de la présence de la plaque signalétique en pied de colonne…) n’y est pas traité. Il fait en effet l’objet d’une prestation d’entretien à part entière, idéalement effectuée par le même professionnel.
POINTS DE CONTRÔLE COMPLÉMENTAIRES POUR LA PAC HYBRIDE
La PAC hybride fait aussi son entrée dans la norme. « Nous nous sommes inspirés des documents disponibles, fournis notamment par les fabricants, qui présentaient les bonnes pratiques », indique François Viullaume, consultant pour Uniclima. Ces contrôles sont complémentaires à ceux réalisés sur la chaudière seule. « Ils doivent être réalisés tous les ans, comme pour la chaudière », précise-t-il.
Une vérification concerne l'enclenchement de l'appoint gaz, attestant le bon fonctionnement de la régulation et le passage d'une énergie à l'autre. Pour le contrôle de l'étanchéité du circuit frigorifique de la PAC, une simple vérification visuelle suffit. « En cas de fuite, la PAC se met très vite en sécurité », note-t-il. Pas besoin d'intervenir sur le circuit frigorifique donc.
François Viullaume met en revanche l'accent sur le contrôle de la présence du calorifugeage et de son état. La norme demande par ailleurs que le manomètre indique la pression, quand il est présent, et le relevé des pressions à l'entrée et à la sortie de l'échangeur de la PAC sur manomètres, si ces derniers sont présents. « Un point très important concernant le circuit aéraulique n'était pas réalisé de manière courante, déplore le consultant. Il faut vérifier le fonctionnement du ventilateur, et contrôler et nettoyer l'évaporateur et les accessoires de ventilation : grilles, filtres, grilles... »
Les autres contrôles mentionnés dans la norme sont la vérification du fonctionnement du dégivrage et de l'inversion de cycle, le relevé des températures des unités intérieure et extérieure pour vérifier leur bon fonctionnement, la mesure des tensions électriques statiques et dynamiques, et enfin le contrôle de l'évacuation des condensats.
« La PAC hybride est encore un produit nouveau. En revenant vers la norme, on contribue à mieux la faire connaître et à rapprocher son entretien d'un produit standard comme peut l'être la chaudière à gaz à condensation », se félicite François Viullaume. Le client a tout à y gagner. Car un équipement bien entretenu, qu'il s'agisse d'une simple chaudière, d'une chaudière raccordée à un conduit collectif 3CEp ou d'une PAC hybride, est l'assurance d'une installation sûre et pérenne, et au fonctionnement optimisé. « Le bon entretien d'une chaudière à gaz permet de réduire de 7% à 8% sa consommation d'énergie. La durée de vie moyenne des équipements est aussi allongée. Cela-ci atteint aujourd'hui 15 à 20 ans pour une chaudière à gaz », conclut ainsi Eric Hernandez.
Eric HERNANDEZ
Vice-président du Synasav
François Vuillaume
Consultant pour Uniclima