Contexte
Depuis le 1er janvier 2025, la RE2020 est rentrée dans une nouvelle phase où les contraintes en termes d’émission carbone, à la fois sur l’exploitation mais aussi sur la construction du bâtiment, vont se renforcer.
Pour rappel, l’IC Construction traduit l’impact du changement climatique des émissions de gaz à effet de serre relatives aux produits de construction et équipements sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment (horizon de cinquante ans).
Dès 2025, l’exigence sur l’IC Construction se renforce d’environ 15% pour passer d’un seuil de 740kgeqCO2/m²/an, facilement atteignable en 2022 à un seuil de 650kgeqCO2/m²/an beaucoup plus contraignant. Désormais, il devient indispensable d’optimiser le projet pour respecter ce seuil et le lot 8 devient un axe de progrès facile à activer.
Car si l’indicateur IC Construction est divisé en 13 lots, tous n’ont pas le même poids carbone et certains peuvent être plus facilement optimisés aujourd’hui, avec l’arrivée de nouvelles FDES ou PEP. L’évolution de celles-ci dans la base INIES est d’ailleurs continue.
Lot 8 CVC : un lot facilement optimisable
Le lot 8 CVC est un lot découpé en 7 sous-lot :
- 8.1 : Equipements de production et stockage ECS
- 8.2 : Systèmes de cogénération
- 8.3 : Systèmes d’émission
- 8.4 : Traitement de l’air et éléments de désenfumage
- 8.5 : Réseaux et conduits
- 8.6 : Stockage de combustibles
- 8.7 : Fluides frigorigènes
- Et le lot 8.1, par manque de données environnementales, avait la possibilité d’être renseigné de manière forfaitaire jusqu’en 2025 sans pénalité pour une valeur de 74 kgeqCO2/m²/an.
A partir de 2025, cette souplesse disparait et il devient indispensable de travailler sur une saisie détaillée de ce lot pour respecter le seuil 2025.
Présentation d’une étude de cas : 65 logements en R+5
Ci-dessous les émissions de GES par lot, en rentrant de manière forfaire le lot 8 CVC :
On constate dans ce bilan que les lots techniques représentent 26% des émissions carbone liées à la construction et lorsque l’on fait un focus sur le lot 8, le seul sous lot 8.1 équipement de production et stockage ECS représente 73% du lot 8 lorsqu’il est rentré en valeur forfaitaire.
En utilisant les PEP disponibles pour la PAC Hybride collective, le gain devient considérable.
Il existe en effet plusieurs moyens de saisir les données dans le bilan carbone, en utilisant :
- Les DED (Données Environnementales par Défaut) pénalisantes, données par le ministère
- Les PEP Collectives (Profil Environnemental Produit) établies pour un ensemble de fabricant sur un même équipement ou produit
- Les PEP individuelles, rédigées cette fois par le fabricant et valable uniquement pour le produit ou équipement désigné
Les PEP individuelles sont évidemment celles à favoriser lorsqu’elles sont disponibles.
On constate ainsi dans notre cas d’étude que la saisie des données en PEP individuelles permet un gain de 60 kgeqCO2/m²/an ce qui permet de respecter le seuil 2025 avec un peu plus de marge que si l’on utilise les PEP collectives. L’utilisation de DED dans notre cas ne permet pas d’atteindre le seuil 2025.
En comparaison avec une solution PAC 100% électrique, le poids carbone de la PAC Hybride collective est inférieur puisque la solution comporte moins d’unités extérieures de PAC mais aussi moins de ballons de stockage ECS, contributeurs importants en carbone. Le poids carbone d’une chaudière étant très faible, la solution PAC Hybride collective se positionne donc mieux sur l’IC Construction et permet d’atteindre les seuils 2025 plus facilement.
Pour les seuils suivants, 2028 et 2031, d’autres leviers devront impérativement être activés pour réduire encore ce poids carbone, sur des lots importants comme le lot 2 infrastructure ou le lot 3 superstructure et maçonnerie.