Fonctionnement du rafraîchissement adiabatique indirect
Le rafraîchissement s’effectue sur l’air extrait au travers de l’échangeur de la centrale de traitement d’air et n’apporte ainsi pas d’humidité supplémentaire dans les pièces. Il n’y a donc aucun contact entre l’air humide rejeté et l’air sec et rafraichi soufflé dans le bâtiment.
Plus le taux de renouvellement d’air amené par le système de ventilation sera élevé, plus le rafraîchissement apporté par cette solution sera efficace.
Quels sont les avantages du système ?
Pour caractériser les avantages du système, deux instrumentations ont été menées.
L’une à la MJC des quatre vents à Lyon, l’autre à la crèche Bib&Bul de Crapone (69).
Les deux modules indirects permettent d’obtenir des ∆T conséquents entre l’air extérieur et l’air soufflé dans chaque bâtiment. Ce ∆T est souvent égal à 6 ou 7°C mais peut parfois atteindre 10°C.
A la crèche, l’air une fois refroidi par l’adiabatique passe par une batterie froide alimentée par une PAC électrique. L’instrumentation montre clairement que le module adiabatique permet de se passer de 50% de puissance de la PAC.
En consommation, comme le module adiabatique tourne prioritairement par rapport à la PAC, il assure à lui seul 2/3 du rafraichissement de l’établissement.
En comparaison, le module adiabatique a délivré 2644 kWh de froid pour une consommation électrique de 15 kWh (soit un COP de plus de cent) et pour une consommation d’eau de 3758 litres.
Ces instrumentations ont permis de caractériser les avantages de la solution adiabatique indirect à savoir :
- Gain de température entre l’air soufflé dans le bâtiment et l’air extérieur
- Absence d’ajout d’humidité dans l’air entrant (de part la nature indirecte de la solution adiabatique)
- Baisse de la puissance de la pompe à chaleur qui aurait été nécessaire
- Coût d’exploitation faible et rendement élevé par rapport à une solution pompe à chaleur.
Quelles sont les limites du système ?
Par contre dans les deux cas, le module adiabatique ne peut empêcher la surchauffe des bâtiments.
La faute à un débit d’air trop faible pour rafraichir suffisamment les bâtiments.
Ce dernier graphique montre clairement que les températures intérieures montent petit à petit. De plus, quand les températures extérieures sont plus basse, le débit d’air n’est pas du tout suffisant pour destocker la chaleur du bâtiment.
Conclusion
La technologie adiabatique indirect présente l’avantage d’apporter un certain confort à haute performance et moindre coût mais est bridée par le volume d’air admissible dans le bâtiment.
Pour être efficace cette solution doit s’accompagner :
- De protections solaires, la MJC en est dépourvue, de manière à limiter les apports solaires responsables de la surchauffe des bâtiments.
- D’une solution de surventilation efficace (soit passant par les mêmes gaines, ce qui va soit les faire grossir, soit augmenter le bruit de soufflage, soit à part de la CTA (automatisme qui ouvre des fenêtres par exemple))
- Tenir compte de la réelle occupation du bâtiment. Dans les deux cas ils sont inoccupés la nuit donc mis à part le voisinage, rien n’empêchait de faire du bruit de soufflage.
- D’une sensibilisation des occupants (à la MJC on n’hésite pas à couper la CTA car le bruit gène l’activité Yoga par exemple).