Le 2 février dernier, avait lieu à la Maison de l'Amérique Latine de Paris, la 3ème journée de la pompe à chaleur organisée par l'AFPAC. L’occasion pour Ludovic Thiébaux (Responsable du pôle Marketing Produits de GRDF) de faire un point d’étape sur l’offre produits disponibles ou en cours de développement et présenter leurs atouts pour les clients et les collectivités locales.
Quels sont les solutions gaz naturel disponibles ?
L.T : Tout d’abord, il existe sur le marché plusieurs solutions de type hybride (association d’une pompe à chaleur électrique et d’une chaudière à condensation qui, grâce à une régulation intelligente, permet d’utiliser à tout instant, le système de plus performant). Développées essentiellement pour répondre aux besoins des maisons individuelles neuves, les principaux fabricants (Atlantic, Chaffoteaux, De Dietrich, Saunier Duval) proposent déjà, depuis quelques années, des PAC hybrides (pouvant aussi être appelées PAC Hybrides) bi-bloc équipées de pompe à chaleur ayant une puissance inférieure à 4 kWe (5 kWe si réversibles). elm Leblanc propose un produit ayant la particularité d’être mono-bloc (la PAC est intégrée au caising de la chaudière), évitant ainsi l’installation d’une unité extérieure. Pour ce même marché, des CET hybrides (pompe à chaleur électrique dédiée à la production d’ECS associée à une chaudière à condensation) seront également disponibles dans les prochaines semaines. Equipés d’un ballon ayant une capacité inférieure à 200 litres, la compacité est donc un de leur principal atout . Pour les bâtiments tertiaires (bureaux, commerces, hôtels…), Ciat propose une gamme de PAC hybride réversible : puissance chaud de 47 à 83 kW – puissance froid de 47 à 75 kW.
3 types de pompes à chaleur gaz naturel sont également disponibles. Mais, avant de vous dire quelles sont-elles, je veux préciser qu’une PAC gaz fonctionne sur le même principe qu’une PAC électrique. La seule différence réside dans la compression du fluide thermodynamique qui n’est pas effectuée par un moteur électrique, mais par un compresseur thermique, grâce à la combustion du gaz naturel.
Tout d’abord, pour les maisons individuelles, Vaillant et Viessmann proposent des PAC zéolithe ayant une puissance de 15 kW. Distribuée par Bosch, De Dietrich et France Air, la PAC absorption Robur a une puissance chaud comprise entre 36 et 40 kW (en fonction de la version : aérothermique, géothermique) et 17 kW froid. Elle est adaptée aux bâtiments résidentiels groupés et tertiaire. Enfin, il existe aussi des PAC moteur ayant une puissance chaud jusqu’à 240 kW et 130 kW froid.
L’offre de pompe à chaleur gaz est-elle en train de se consolider ?
L.T : Absolument. GRDF a la volonté de disposer, dans quelques années, d’une gamme complète de PAC gaz utilisant différentes technologies. Pour cela, nous avons engagé plusieurs partenariats avec 3 jeunes entreprises innovantes : boostHEAT qui développe une gamme de PAC gaz au CO2 pour le résidentiel et le tertiaire, avec la promesse d’un rendement saisonnier compris entre 160 et 200 %, soit une division par 2 des consommation d’énergie ; Helioclim travaillant sur une PAC absorption de forte puissance et EREIE qui souhaite produire chauffage et ECS sur la base d’une PAC moteur gaz avec récupération sur les eaux grises (pour les bâtiments jusqu’à 80 logements et les établissements de santé et hôtels).
Quels sont les bénéfices de ces solutions ?
L.T : Ils sont nombreux et de 2 types.
Pour les clients : toutes ces solutions répondent tout d’abord efficacement à la réglementation thermique, combinant gaz naturel et énergie renouvelable. Les solutions hybrides permettent l’utilisation de l’énergie la plus performante à tout instant, ce qui permet de disposer d’une part d’énergie renouvelable importante. A noter aussi que l’appoint par le gaz naturel permet de profiter d’un rendement sur énergie primaire beaucoup plus élevé qu’un appoint par effet joule ; de plus, avec une puissance de PAC limitée à quelques kW, l’utilisateur bénéficie du meilleur rapport coût d’investissement / coût d’exploitation et d’un encombrement réduit.
Concernant les PAC gaz, elles disposent de performances se situant dans le haut du panier des PAC (par exemple, pour une PAC absorption : rendement moyen annuel > 130 % soit un SCOP équivalent électrique > 3,3), comme le montre le tableau ci-dessous :
Rendement saisonnier |
Chaudières Pu ≤ 70 kW |
Pompe à chaleur gaz |
ŋs ≥ 150 |
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PAC CO₂ |
125 ≤ ŋs <150 |
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PAC gaz à absorption |
98 < ŋs < 98 |
PAC hybrides |
PAC moteur |
90 ≤ ŋs < 98 |
Chaudière gaz à condensation |
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Pour la collectivité : les performances élevées permettent de limiter la consommation des ressources disponibles ; les solutions hybrides et PAC gaz procurent également une réduction des émissions de CO2 en utilisant l’électricité lorsqu’elle est peu carbonée (hors périodes froides qui nécessitent d’engager des moyens de production thermiques pour produire l’électricité) – en effet, comme le montre le bilan RTE 2014, une moindre consommation en hiver (- 6 % de consommation brut en 2014, principalement grâce aux conditions climatiques) réduit sensiblement les émissions de CO2 émis (-40 % cette même année) ; enfin, elle permettent d’éviter des investissements sur les réseaux grâce à la synergie entre le réseau gaz disposant de capacités disponibles (dimensionnement pour les jours les plus froids) et le réseau électrique dont les coûts de renforcement sont à la charge des collectivités locales.