Contexte
Aujourd’hui, les chaufferies actuelles assurant le chauffage et l’eau chaude sanitaire fonctionnent en priorité sur l'eau chaude sanitaire.
Quand l’installation ECS est en demande (à cause d’un puisage conséquent ou pour combattre les pertes de bouclage), la chaudière passe en mode ECS et donne la priorité à cette dernière au détriment du chauffage.
Mais que représente cet arrêt du chauffage comme inconfort pour les occupants ?
En fonction de l’isolation et de l’inertie du bâtiment, l’inconfort peut être quasi inexistant ou réel. Pour s’en assurer, une simulation thermique dynamique (STD) du bâtiment est donc utile.
Etude de cas
La simulation suivante, réalisée sur un bâtiment collectif neuf (RT2012), montre qu’une coupure temporaire de la production de chauffage pourrait se faire sans générer d’inconfort.
Durant les deux jours très froids de cette simulation, une coupure du chauffage durant 7 h ferait chuter la température de l’air intérieur de moins de 3°C dans le cas d’une inertie faible et de 2 degrés pour une inertie moyenne ou forte.
La chute de température de 1°C la première demi-heure (due au renouvellement d’air et à l’inactivité des occupants) peut paraître importante, mais il ne s’agit que de la température de l’air. L’occupant ne ressent pas cette baisse car « les murs et autres surfaces prennent le relai par rayonnement ». La température ressentie ne varie donc pas autant.
Enfin, un arrêt de chauffage de 7 h pour produire l’ECS (et/ou réchauffer le volume de stockage) semble largement suffisant, même en accumulation pure. L’arrêt nécessaire pour une production semi-accumulée, semi-instantanée ou instantanée serait de beaucoup plus courte durée.
Cette simulation tend à montrer qu’une coupure de chauffage pour produire de l’eau chaude sanitaire est sans conséquence pour le confort de l’occupant. Attention cependant à ne pas en tirer trop vite des conclusions. La situation est sans doute bien différente pour un bâtiment existant, moins bien isolé.