Carte d'identité
Contexte
En 2009, l’AG2R et La Mondiale fusionnent et deviennent le premier groupe national de protection sociale. La décision est alors prise de réaliser un nouveau bâtiment, en extension du siège historique de La Mondiale à Mons-en Baroeul (59), afin de réunir l’ensemble des salariés sur un même site.
La demande initiale d’AG2R La Mondiale était de concevoir un bâtiment particulièrement économe en énergie et en eau. Une démarche de certification HQE/RT 2005 était visée. Suite aux simulations thermiques dynamiques, le bureau d’études Tribu a constaté que ce nouveau bâtiment pouvait aller au-delà des exigences de la RT 2005. AG2R La Mondiale, dans la poursuite de son développement sociétalement responsable, concernant ses projets immobiliers neufs ou de rénovation a donc souhaité viser le label PassivHaus.
Il était impératif d’intégrer le nouveau bâtiment aux 7 déjà existants et de faire en sorte que son emplacement utilise au mieux les atouts de la lumière naturelle l’hiver tout en maîtrisant le confort d’été.
Solution retenue
Les maîtres d’ouvrage ont fait le choix d’une architecture bioclimatique qui allie à la fois isolation, étanchéité à l’air et chaudières gaz à condensation.
1. Architecture bioclimatique et isolation thermique
- Façades-manteaux préfabriquées en ossatures bois
- Toiture-terrasse végétalisée
- Planchers sur parking
- Inertie moyenne
- Plafonds en béton préservés de tout revêtement afin qu’ils puissent assurer leur rôle de régulateur thermique (absence de faux plafond et panneaux acoustiques suspendus)
2. Etanchéité à l’air du bâtiment
L’étanchéité à l’air a été renforcée pour atteindre la valeur exigée par le cahier des charges PassivHaus ; le débit de fuite obtenu est de 0,59 vol/h sous une différence de pression de 50 Pa, soit 0,15 m³/h/m² de surface froide sous 4 Pa.
3. Equipements thermiques simples et efficaces
La modernisation de la chaufferie gaz naturel existante s’est imposée comme la solution la plus efficace et la plus économique pour couvrir également les besoins du nouveau bâtiment :
- Conservation de 2 chaudières existantes basse température d’une puissance de 350 kW chacune (Vitoplex 100 de Viessmann).
- Remplacement de la 3e chaudière basse température par une chaudière à condensation d’une puissance de 400 kW (Buderus Logano plus SB 615), fonctionnant de façon prioritaire et intervention des autres chaudières en appoint ou en secours.
- Alimentation par l’eau de chauffage produite des centrales de traitement d’air (CTA double flux de marque Tuvaco) positionnées à proximité sur la toiture-terrasse.
L’ensemble de l’installation (production-distribution-émission) est piloté par une gestion technique centralisée (GTC), en fonction des données rapportées par les sondes extérieures et le retour CTA.
Bilan
Un suivi des consommations a été assuré pendant un an par l’exploitant. Il a mis en avant d’excellents résultats :
- 68 MWh : consommations de chauffage sur la saison de chauffe 2013, soit 17,3 kWhEP/m².an
- 132 kWhep/m².an : consommations tous usages
Ces résultats sont très légèrement supérieurs au label PassivHaus (respectivement 15 kWhep/m².an et 111 kWhep/m².an). La cause principale révélée après analyse est une consigne de température de 2 °C supérieure à celle préconisée dans un bâtiment passif, soit 22 °C au lieu de 20 °C. Or, une consigne supérieure de 1 °C génère une surconsommation d’environ 6 à 11 %. La cause de dépassement était due à l’emplacement des sondes de température dans les reprises de gaines. Elles ont été déplacées sur les plateaux en open space de manière à obtenir une information plus fiable et proche de la réalité.
L’exploitation du bâtiment est suivie de façon très scrupuleuse et des points de progrès sont mis en œuvre en continu. Certains réglages (réduction de la vitesse de diffusion d’air, CTA, ballons d’ECS électriques…) ont été adaptés et corrigés depuis la mise en service. Par exemple, la batterie chaude dans les CTA qui délivrait de la chaleur en surventilation nocturne et produisait l’inverse des effets attendus a été supprimée.
Ces mesures correctives et l’information/sensibilisation des occupants permettent de cibler l’objectif de 111 kWhep/m² pour la somme des consommations, soit la valeur PassivHaus.