N°151 : L’impact environnemental des fluides frigorigènes est-il pris en compte dans l’analyse de cycle de vie d’un bâtiment réalisé dans le cadre du référentiel Energie-Carbone ?

Réponse d'expert

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Oui, l’impact des fluides frigorigènes est pris en compte dans l’analyse de cycle de vie du bâtiment au regard du référentiel Energie-Carbone.

Cet impact doit être déterminé au cas par cas, selon les projets. Il dépend de la nature du fluide frigorigène ainsi que de la charge initiale présente dans les installations. Cet impact est comptabilisé dans le contributeur « produit de construction et équipement » du bâtiment.

Définition

Impact environnemental des fluides frigorigènes : de manière générale, le calcul de l’impact environnemental des fluides frigorigènes se calcule de la manière suivante :

I fluides frigorigènes = ∑(qi×DEi)

« DEi » représente l’impact issu de la donnée environnementale du fluide frigorigène i. Dans le cas du calcul de l’impact sur le réchauffement climatique, ce coefficient est exprimé en kgCO2 équivalent. Les valeurs à considérer pour chaque fluide sont indiquées dans la base Inies.

« qi » est la quantité de fluide frigorigène i émise. Cette quantité est fonction de la charge initiale en fluide présente à l’installation des équipements. Cette quantité prend également en compte les fuites de fluides annuelles, les fuites à la recharge des équipements ou encore le taux de récupération du fluide à la fin de vie.

 

 

Contexte réglementaire

  • Référentiel Energie-Carbone : méthode d’évaluation de la performance environnementale des bâtiments neufs
  • Norme NF EN 15978 : Contribution des ouvrages de construction au développement durable - Évaluation de la performance environnementale des bâtiments - Méthode de calcul

Impact environnemental des fluides frigorigènes : quantité de fluide frigorigène « qi » à considérer

Dans le cas de l’utilisation de fiches PEP, les impacts environnementaux des fluides frigorigènes peuvent être détaillés selon les modules B1 à B7 (définis par la norme NF EN 15978). Si tel est le cas, l’impact liés aux émissions des fluides dans les systèmes énergétiques « I fluides frigorigènes » ne doit pas être saisi afin d’éviter un double comptage.

Dans le cas contraire, la quantité de fluide frigorigène « qi » se détermine de la manière suivante :

qi = 1,7 × Charge initiale en fluide de l’installation, dans le cas où l’étude est réalisée selon la méthode simplifiée à partir de la valeur forfaitaire du lot CVC (lot 8) ou selon la méthode détaillée à partir de données environnementales par défaut pour le lot 8 (MDEGD).

Ou :

qi = 1,3 × Charge initiale en fluide de l’installation, dans le cas où le calcul de l’impact environnemental des équipements est réalisé grâce à des fiches PEP, dont les impacts en phase d’utilisation ne sont pas détaillés selon les modules B1 à B7 (définis dans la norme NF EN 15978).

La charge initiale en fluide frigorigène à considérer est généralement donnée dans les documentations techniques des fabricants. Par ailleurs, un point d’attention particulier est à noter : en fonction du logiciel ACV utilisé, les informations à saisir pour le calcul de ces impacts peuvent être différentes. Certains logiciels requièrent la saisie de la charge initiale seulement et appliquent le coefficient 1,3 ou 1,7 de manière automatique. D’autres requièrent la saisie de la quantité de fluide « qi » totale, incluant ces coefficients 1,3 ou 1,7 (à déterminer par le bureau d’études).

Impact carbone des fluides frigorigènes sur le contributeur PCE « produits de construction et équipements » : comparaison de solutions

L’impact carbone des fluides frigorigènes des systèmes thermodynamiques n’est pas négligeable (supérieur par exemple à l’installation de panneaux solaires photovoltaïques). Celui-ci est comptabilisé dans le contributeur PCE « produit de construction et équipement » qui est lui-même soumis à un sous-seuil construction PCE pour passer les niveaux carbone 1 et carbone 2. Il est donc important de le comptabiliser correctement lors de la conception pour éviter toute déconvenue en fin de projet, comme le dépassement des sous-seuils construction.

L’exemple ci-dessous évalue l’impact des fluides frigorigènes de différentes solutions techniques sur une maison individuelle RT 2012 de 9 0m² de plain-pied représentative du marché, à savoir :

  • Un système chaudière individuelle + kit PV de référence (noté « GAZ+PV »), sans fluide frigorigène (mais avec la présence de panneaux photovoltaïques impactant le contributeur PCE).
  • Un système chaudière gaz + chauffe-eau thermodynamique appoint électrique de 200 L avec 0,85 kg de fluide R410a (noté « GAZ+CET »).
  • Un système pompe à chaleur air/eau double service avec 1,1 kg de fluide R410a (noté « PAC air/eau DS »).
Impact carbone du contributeur PCE – MI 90 m² RT2012 de plain-pied - zone H1a
Impact carbone du contributeur PCE – MI 90 m² RT2012 de plain-pied - zone H1a

L’impact du fluide frigorigène est plus important pour la pompe à chaleur double service que pour le chauffe-eau thermodynamique. Ces deux systèmes ont un contributeur PCE plus élevé que la solution chaudière gaz + kit PV. Sur l’exemple, la prise en compte de ces fluides tend à rapprocher ce contributeur du sous-seuil construction carbone 2 (PCE max C2).

Ma note :