Contexte réglementaire
Les appareils gaz raccordés à des conduits d’évacuation des produits de combustion de type 3CE fonctionnant en tirage naturel (TN) sont, dans la grande majorité des cas, de type C42 ou C43 basse température selon la directive rendement 92/42/CE. Depuis l’entrée en vigueur de la directive éco-conception, le 26 septembre 2015, cette typologie d’appareils n’est plus disponible car considérée comme pas assez performante. La Directive éco-conception autorise donc la commercialisation d’appareils de classe de rendement condensation (haute performance énergétique), de rendement saisonnier supérieur ou égal à 86 % PCS. Elle autorise tout de même les appareils gaz de type B1 de rendement saisonnier supérieur ou égal à 75 % PCS. Cette exception technique est autorisée afin de permettre le remplacement d’anciens appareil gaz installés sur des conduits de fumée collectifs, incompatibles avec la condensation. L’arrêté du 3 mai 2007 étend cette possibilité aux conduits de fumée individuels en logement collectif de hauteur supérieure à 10 m. Ainsi, le remplacement d’appareils raccordés à un 3CEtn par des appareils à condensation nécessite donc aussi le remplacement du système d’évacuation des produits de combustion par l’installation d’un 3CEp.
Les conduits 3CE sont des systèmes d‘EVAPDC concentriques pour appareils étanches : l‘évacuation des produits de combustion se fait par le conduit intérieur et l‘amenée d'air comburant par l'espace annulaire entre les deux conduits. La transformation d’un 3CE tirage naturel en 3CE pression peut passer soit par la dépose totale du conduit concentrique, soit par le remplacement du seul conduit intérieur (voir Vecteur Gaz n° 119). Dans ce dernier cas (illustré par les photos pages suivantes), un nouveau conduit concentrique collectif plus compact (grâce au fonctionnement en pression) est inséré dans l'ancien conduit extérieur, ce dernier conduit restant en place.
* 3CE (conduit collectif pour chaudière étanche) p (pression) ou tn (tirage naturel).
Exemple : rénovation de 15 logements collectifs à Paris
1. Dépose du conduit 3CE
Dépose de l’ancien système 3CE à tirage naturel, en commençant par le terminal de toiture. L'espace est alors dégagé pour l'extraction du conduit central. Celui-ci sera remplacé par un conduit concentrique 3CE plus compact car fonctionnant en pression.
Démontage des piquages individuels et percement des ouvertures pour les futurs conduits d’amenée d’air et d’évacuation des produits de combustion des chaudières à condensation. Le logement situé en bas de la colonne fait l’objet de travaux un peu plus complexes puisqu‘il s‘agit également d‘ôter le U d’équilibrage de l'ancien système et de le remplacer par un dispositif spécifi que intégrant un siphon antirefoulement.
Extraction étage par étage du conduit intérieur des anciens 3CEtn en aluminium ou acier galvanisé. La partie extérieure est quant à elle conservée.
2. Dépose des chaudières
Dépose des anciennes chaudières, en commençant par le dernier étage. Suivent la mise en place du pot à boue, de la plaque de robinetterie et de la platine d'accroche.
3. Installation du conduit 3CEp
Une fois le démontage achevé, la prise de cotes des entraxes entre chaque appartement permet de calepiner le conduit
Chaque tube à double paroi est coupé au mm près, puis glissé dans le conduit de cheminée.
A chaque étape, le tube est emboîté dans un té auquel le conduit individuel de la chaudière étanche sera relié ultérieurement.
Pour améliorer la performance énergétique de ces logements et se conformer à la réglementation, le bailleur (Paris Habitat) de cet immeuble des années 90 a souhaité remplacer les chaudières individuelles au gaz raccordées à des conduits 3CE fonctionnant en tirage naturel par des chaudières à condensation. Ce qui imposait de rénover également le système d’évacuation. Dans cet immeuble, grâce à un plan de marche rigoureux et à une bonne coordination, deux jours de travail par colonne ont suffi aux quatre techniciens (deux fumistes et deux chauffagistes) pour réaliser l’intégralité du chantier.
Armelle De Montfumat
chargé d’études de marché chez Paris Habitat.