Résidence les Fontanières
De type R+4, cette résidence de 55 logements est composée de 5 cages d’escaliers. Chaque cage est alimentée directement en chauffage et dispose d’une sous-station pour la production d’ECS.
Le projet de rénovation a concerné autant le bâti que les équipements, comme détaillé dans le tableau ci-après.
2013 |
Une isolation thermique par l’extérieur en façade : PSE graphité Type STO Poly 18 cm / 0,173 W/m².K |
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2015 |
La modification du système de régulation des conditions de confort, |
2016 |
La réfection de la chaufferie, puis une campagne d’optimisation de l’équipement |
Pour orchestrer tout cela, le cabinet d’ingénierie Manaslu Ingénierie s’est vu confié une mission de monitoring et de re-commissionnement des nouvelles installations de 2014 à 2018.
L’objectif de cette mission a été d’évaluer objectivement l’amélioration des performances par rapport à l’état initial du site, et de proposer des solutions correctrices en exploitation en veillant à leur bonne mise en œuvre et leur bonne exploitation sur la durée.
La première action de Manaslu Ingénierie a donc été d’instrumenter l’installation (chaufferie, sous-stations ainsi que tous les logements) pour disposer de données opposables et vérifier les résultats des actions correctrices.
Principaux résultats de la mission de commissionnement
Optimisation 1 : modification de la régulation avec des vannes 2 voies motorisées
Les premières mesures ont montré une régulation du confort inefficace dans les logements avec une impossibilité de garantir la température de 21°C dans les séjours et des surchauffes récurrentes dans les logements, même en hiver.
Pour y remédier, la solution proposée a été la mise en place de vannes 2 voies motorisées associées à une sonde de température d’ambiance placée dans les séjours, pour venir compléter la loi d’eau et les robinets thermostatiques sur chaque émetteur de chaleur.
Ainsi, les surchauffes ont été réduites notablement, les réduits nocturnes sont réellement devenus effectifs, et les plaintes ainsi que les consommations de chauffage ont été fortement réduites.
Alors que la courbe bleue (avant modification) varie peu, on observe une nette diminution des puissances appelées entre 23h et 5h du matin sur la courbe rouge (après modification de la régulation des conditions de confort).
La mise en place de ces vannes 2 voies, régulées sur la température ambiante de chaque logement a également eu un effet non négligeable sur les surchauffes des séjours :
Cette amélioration de la régulation a permis une réduction de 37% des consommations du site, passant de 28,7 Wh/m².DJU à 18.1 Wh/m².DJU
Optimisation 2 : diminution de la puissance en chaufferie
Initialement composée de deux chaudières de 450 kW chacune, l’instrumentation à mis en évidence un évident surdimensionnement de l’installation. Comme l’illustre le graphique ci-dessous, après travaux sur le bâti, 120 kW sont au maximum appelés sur l’hiver 2014-2015 alors que 900 kW sont disponible.
Ce surdimensionnement entrainant :
- De nombreux courts-cycles néfastes à la performance et à la durée de vie des générateurs
- Des consommations électriques importantes, avec un fort débit des pompes primaires et non pilotage par les températures entrée/sortie des chaudières
De ce fait, les générateurs ont été remplacés par 2 chaudières de 60 kW et un ballon de stockage primaire de 3000 litres pour lisser les pics de puissances.
- un rendement moyen sur PCI des chaudières qui passe de 79% à 95%
- un nombre de démarrage des générateurs par jour, divisé par 2
- une durée de fonctionnement des générateurs multipliée par 4
- une durée moyenne d’un cycle de marche multipliée par 8
Cette optimisation a permis de réduire les consommations liées à la production d’ECS de l’ordre de 12%.
Le gain global est de l’ordre du facteur 4 sur la situation initiale avant rénovation.
Conclusion
En plus du côté exemplaire de cette rénovation, l’histoire de cette résidence montre bien l’intérêt des missions type commissionnement continu pour vérifier/contrôler/adapter chaque réglage et chaque modification, associé à un monitoring rigoureux.
Ces missions deviennent aujourd’hui de plus en plus nécessaires pour que les installations fonctionnent telles que prévues.
Aujourd’hui, de part la hausse des prix des énergies, elles ne doivent plus être réservées aux opérations mettant en œuvre des technologies complexes mais doivent se généraliser, dans un souci de préserver le reste à vivre des futurs occupants.